Divagations sujettes à caution
Dans la grande tradition jalousement franchouillardo-parlementaire... qui n'a pas sa pareille pour accoucher à la chaine de commissions ne devant qu'au hasard, qui fait par ici toujours aussi bien les choses, une troublante ressemblance avec 'the House un-American Activities committee' du temps béni de la guerre froide dans sa fraîche jeunesse, affamée de boucs-émissaires venus du froid pour miner 'the american Dream' que rêvait peut-être Mistinguett, séduite par les frères Dulles, leur OSS(Office of Strategic Services, précurseur de la CIA) et leur croisade pour leur destinée manifeste de devenir les Ultimate Masters à la barre de planet Earth.
Mais je m'égare, dommage que je doive me retrouver, je voulais juste conter pour le futur la geste de ces bâtards qui ont soldé leur pays au mieux-disant des fournisseurs de parapluie anti-liberté depuis sept décennies, ces mêmes institutions qui trahissent la patrie, la nation et le peuple qui a le malheur de végéter dans l'orbite du parasitisme qui s'incruste à la croisée des parallèles et des méridiens de par ici; afin que ne soient pas livrées à l'oubli funeste les très riches heures du triomphe du statu quo sous des tropiques riches en exemptions d'impôt... coma profond, cancer généralisé, lèpre sordide... une commission fut créée ici ou là par qui sait qui, pour enquêter sur la menace posée, par le séparatisme de quelqu'un d'autre, à l'avancement de la démocratie prônée par la virile élite que l'on sait et dont mon passeport proclame que j'en fais moi aussi partie.
Or s'il devait se vérifier qu'une fois de plus je me suis trompé, j'en serais le dernier surpris, ce qui ne m'empêchera pas, les années faisant foi et les phrases, et bien qu'une fois encore, cela lasse-t-il donc! je n'aie pas été consulté, je ne me priverai pas de prôner ma petite opinion de ce que je pense de ce séparatisme supposé et de cette énième combine concoctée par une Légitimité qu'incarnent à qui mieux mieux le présidant, les gouvernants, le parle m'en, les institutions de cette France éternelle, dont à propos de laquelle, pesant avec soin les lourdeurs d'une prose dont la syntaxe s'étiole à souhait, engloutie par l'obsession allitérative et les anus dont on sait généralement à quoi ils servent et ce n'est pas à parfumer l'atmosphère.
Hélas j'ai vendu la mèche... Mon opinion était déjà faite, pré-emballée, pré-digérée, mais toujours fraîche... ô mépris suspends ton vol que je puisse dévoiler le complot incrôyable contre les techniciens de surfaces, amateurs infâmes de coups de balai en profondeur, ignobles partisans d'éradiquer la crasse et désinfecter le bouillon de culture Atlantiste et médévienne voulant nous persuader que Poutine et Medvedev auraient contaminé l'immonde ennemi que je suis, leur conviction suffisant bien à établir sans la moindre ambiguïté la culpabilité de tout mécréant qui passe et ce faisant menace la vermine établie.
Revenons à nos moutons pour les tondre, Tonton! de toujours plus près.
Outre le séparatisme, les influences étrangères, celles du moins qui ne s'extasient pas devant les métastases admirables qui rongent nos jours et font peser sur le futur le fardeau des pestilents ayant pour mission d'affliger les individus louches sillonnant ville et campagnes; comme si un passeport français autorisait le libre déplacement dans les chasse-gardées des péteux du moment, tricolores en diable et même pas si peu que ce soit piqués des rêves étoilés importés de cet étranger qui nous protège sans nous menacer, autre louable nouveauté dans les relations internationales dont je suis bien certain que tout humain normalement constitué aura entendu parler, mais pas moi pour les raisons qui se déduisent aisément avec les moyens habituels à la disposition présumée de la moyenne de la dite humanité normalement constituée, rempart de la rationalité infuse qui éclaire qui elle n'irradie pas et tout illumine sans aveugler d'une délicate obscurité qui ne fait qu'adoucir les contours voluptueux et modérer l'irrésistible avancement de la civilisation occidentale sous la dynastie des abrutis à millésime, cacochymes extraordinaires dès leur plus jeune âge, nous assenant leur sottise à une cadence et un tarif carrément exagérés.
D'un tel pays il va de soi qu'il faudrait être fou de vouloir s'en séparer: la terre d'élection des gros lards et des fines bouches qui n'en ont jamais assez de se vautrer à grands frais, pour notre bien à tous, inutile de le mentionner, mais tant qu'à faire... on peut aussi rentrer dans les petits détails qui s'accumulent, malgré les vents et les contre-courants, les petits meurtres émaillant les carrières bien remplies garantissant au pirate émérite d'avoir bourlingué avec audace sur les voies rapides de la renommée qui enivre son homme d'une fierté bien gagnée et d'une retraite guillerette que méritent sans discussion les vrais patriotes qui ont su faire de ce pays une terre d'Élections, un lieu dont seul un dément désirerait s'évader!
Or les fous, cela va sans dire, faut-il le répéter? les fêlés faut les enfermer, afin que les gens normaux se félicitent d'avoir écarté, par leur vaillance au service de la république, tout risque d'imprévisibilité et permis au patrimoine des vrais Français d'être encouragé à croître à la mesure des mérites démesurés d'une telle bande de tarés.
Oups! Doulce France ma mie, ô contrée adorée!
Comment ne pas s'enorgueillir des hauts faits perpétrés par une élite de fumiers... re-oups! Est-ce ma langue qui fourche ou plutôt ma pensée, ô schizophrénie, ma bien aimée!
Arthrose du poignet ou cyrrhose du cervelet? Délire caractéristique de tendances séparatistes, la patrie est en perdition, il faut sans tarder sévir contre cette perfide sédition: la pathologie paranoïaque de l'impétrant trahit une morale suspecte, une conscience coupable dont le citoyen avisé fera bien de se méfier comme de tout clair et présent danger contre lequel le corps social doit se prémunir pour que jamais ne tremble le nanti à la pensée du néant qui rôde, mais qu'un décret nouveau saura exorciser à hauteur de l'effroi toujours renaissant des preux chevaliers défendant un pays de merde dont il faudrait ne pas vouloir se séparer car cela inquiète les pipelettes qui ne sont pas décivilisées, elles, quoiqu'ignares!
Honni soit le renégat qui point n'a l'heur de se régaler de subir la règle d'une telle crème qui sait tout de l'art de pressurer et se scandalise que d'autres aussi considèrent les avantages du paradigme à l'honneur chez les gens bien élevés, récusant la petite cuillère en faveur de l'apprentissage de la louche, technologie en laquelle excellent les seigneurs sous toutes les latitudes qui n'ont pas pour habitude de renâcler quand sonne l'heure de bâfrer.
Dans un tel contexte, d'une fraîcheur relative quoique familière, il s'ensuit que nul ne saurait ignorer son devoir citoyen de répondre à l'appel à la délation qui nous sauvera de tous les périls qui hantent les circonvolutions encrassées de bureaucrates éventés nous mijotant leurs petites peurs, au four ou à l'étouffée... chers corbeaux délicieux qui décorent les barbelés éclairant le pays des lumières, bien à l'abri de ses bastilles parlementaires.
En réponse disais-je au désir de dialogue manifesté par le présidant, un jour ou l'autre quand ça l'a piqué, et pour apporter ma contribution à une initiative potentiellement d'une incalculable importance stratégique pour l'avenir du pays et le destin des commissionnaires affairés. Après toute une vie de me farcir ces enfoirés il me semble disposer d'informations cruciales pour dynamiser le débat relevé que des représentants appellent de leurs souhaits.
N'étant en rien expert je ne me hasarderai pas à formuler quelque plan d'action pour résoudre des problèmes d'une telle envergure me dépassant de bien des coudées. Rien de cela.
Et pas la moindre proposition; tout au plus avancerai-je une infime suggestion, à peine une piste de recherche pour clarifier la nature des problèmes en question, une interrogation inquiète, solidaire en mon désarroi des préoccupations élevées des notables agréés, se pourrait-il peut-être, pour résumer ma pensée, se pourrait-il disais-je que la Ve République soit une dictature de connards?
Est-il possible que je sois le seul à m'en être aperçu, à y avoir périphériquement pensé? De salopards et de pouffiasses qui en toute équité méritent le même respect dû par définition à l'assemblage exquis des meilleures intentions des requins, des hyènes et des serpents... dont on chercherait en vain! la moindre trace dans les couloirs, travées et antichambres des édifices où bat le cœur de la France des magouilleurs et des trouillards qui attisent mon désir de continuer à moisir... que dis-je! ça m'a échappé, que voulez-vous, c'est l'âge, la prostate ou un cortex frontal effronté, qui sait, même? fissuré? de persister disais-je à prospérer en compagnie d'une faune aussi recommandable, tout à sa quête fébrile de gibier. Mais ne sautons pas si vite aux conclusions qu'elles s'imposent ou non et martel en tête de grâce point ne nous mettons, après tout au pire ce n'est qu'une opinion et j'espère vivement que l'on me saura gré d'avoir en toute sincèrité partagé mes préoccupations avec les marionnettes qui se réunissent en commission pour nous asséner leurs dispendieuses sornettes, leur frime et leurs froufrous, la façade frileuse et les babines retroussées au-dedans à se ronger les sangs, étincelant d'estampilles qu'admirent les foules qui frémissent de joie et que nul effroi n'effleure de se savoir à la merci des délires paranoïaques de la fine-fleur d'une nation d'arriérés.
Encore une opinion.
À propos d'autres opinions qui agitent l'opinion comme celle-ci doit l'être au pays que l'on dit, ou qui se dit, un flambeau de la démocratie à moins que ce soit un phare de la médiocrité d'élites vermoulues, je ne sais plus. Une opinion qui en vaut d'autres, ou peut-être pas, ce dont je ne saurais pas outre mesure surpris, mais à laquelle j'ai droit, à moins que là aussi... qui sait, encore une fois? Auquel cas mieux vaut peut-être s'attendre à ne pas l'être, étonné, que de faire comme si.
Quoi qu'il en soit, je ne vois pas pourquoi ma paranoïa à moi n'en vaudrait pas d'autres car, au registre des mythomanies exacerbées je crois que la mienne brille d'un éclat inégalé de quelque côté qu'on la considère et mon délire ne s'embarrasse pas de ces faits que prouvent la paperasse et les clichés, mais du seul papier que mes hauts-le-cœur noircissent au spectacle de la vermine qui grouille, qui pullule, dégouline, purule, suinte et s'insinue, tout infecte et de toute part répand la pourriture au royaume de minables qui vont se liquéfiant, celui des Francs.
Pourquoi s'en faire? Ce n'est qu'une opinion n'est-ce pas, mais c'est la mienne et ce doit être son principal défaut, mais que voulez-vous que j'y fasse, mettez-vous à ma place, je me sens pour elle une faiblesse certaine, ce qui ne déconcertera que qui n'en a pas autant pour la sienne qui est, c'est évident, bien mieux protégée par des ribambelles de relents, et ne frise pas comme moi en permanence une hétérodoxie que prise peu le Tout-Paris et j'en suis bien marri mais point n'en démordrai.